Selon un expert de Boeing, il n’y aura pas de vols commerciaux à l’hydrogène avant 2050
Il sera difficile de faire décoller l’aviation commerciale fonctionnant à l’hydrogène avant 2050, selon Christopher Raymond, responsable du développement durable chez Boeing, dans un article paru dans le magazine Fortune. Son scepticisme s’explique.
Pour parvenir à des émissions nettes nulles d’ici 2050, il faut repenser les sources d’énergie qui alimentent les avions. Actuellement, 80 % des émissions proviennent des vols de plus de 1 000 miles, ce qui rend difficile la recherche d’une source d’énergie renouvelable ayant la même densité énergétique et le même rendement volumétrique que les combustibles fossiles. Si les nouvelles batteries peuvent permettre aux avions électriques de parcourir de courtes distances, elles sont trop lourdes pour les vols plus longs.
Les avions long-courriers fonctionnant à l’hydrogène sont confrontés à plusieurs défis, notamment le chargement du carburant cryogénique dans les avions, son stockage et la garantie de sa sécurité ainsi que de son côté pratique. « Les avions devront être repensés, car l’hydrogène nécessite plus d’espace, ainsi que des conditions cryogéniques. L’hydrogène prend jusqu’à quatre fois plus de volume que le kérosène. »
De plus, la production d’hydrogène émet souvent du carbone, ce qui nécessite une transformation complète de l’industrie énergétique pour garantir une quantité suffisante d’hydrogène vert.
Il est également impossible, sur le plan arithmétique, de remplacer les flottes mondiales par des avions fonctionnant à l’hydrogène d’ici 2050. L’industrie aéronautique doit d’abord se concentrer sur le développement et la mise à l’échelle de carburants durables d’aviation (SAF) et envisager les technologies de propulsion à l’hydrogène pour l’avenir à long terme.
Comme l’explique Christopher Raymond dans Fortune : « Le monde doit mettre à l’échelle les carburants durables d’aviation qui peuvent être déposés dans les avions existants aujourd’hui, tout en explorant les technologies de propulsion décarbonisées comme l’hydrogène et l’électricité qui peuvent avoir un impact dans la seconde moitié du siècle. »